mardi 27 novembre 2012

Vous avez dit ''communion des saints'' ?

Jour de la Toussaint, beau temps, feuilles mortes. Les familles remontent les allées du cimetière vers la tombe où, parmi les plaques et les fleurs, elles liront les noms de ceux qui ont été aimés et qui ne sont plus. Rite paisible et grave. Nous savons bien que nous faisons là quelque chose d'important ; mais que faisons-nous au juste ? Une cérémonie du souvenir, un rendez-vous familial, un rappel de chagrin qui s'accorde avec la lumière rase de novembre ?
Et comment comprendre ce couple de fêtes que beaucoup confondent, la Toussaint et le jour des morts (à quoi l'on donne officiellement le nom bien empesé de ''commémoration de tous les fidèles défunts'') ?
La réponse tient, me semble-t-il dans ce petit fragment du Credo que nous prononçons souvent sans trop y réfléchir : ''je crois en la communion des saints''. Comme beaucoup d'expressions très anciennes, elle est piégée ; les mots ici ne signifient pas ce qu'ils ont l'air de signifier.
Les ''saints'' sont les chrétiens, tous les chrétiens, de tous les temps et de tous les lieux, vivants et morts, tous ceux que le Seigneur a appelés à lui ; les ''saints'' de la communion des saints sont donc vous et moi et nos proches et nos enfants et ceux dont nous allons fleurir la tombe et tous ceux qui nous ont précédés et nous ont depuis des siècles transmis l'Evangile.
La ''communion'' est le lien invisible d'amour, de foi, d'espérance qui nous relie, particulièrement nous qui sommes dans cette vie et ceux qui sont dans l'autre. Il n'y a pas, depuis la Résurrection du Christ, de barrière infranchissable à notre prière ni à la prière de ceux qui nous aiment, vivants ou morts, pour nous. Ils nous aiment comme nous les aimions. Ils se tiennent devant le Seigneur pour nous, prédécesseurs et intercesseurs. L'amour passe la mort : tel est le coeur de notre foi, telle est la communion des saints.
Ces deux jours de la communion des saints que sont les 1° et 2 novembre peuvent donc être l'occasion pour nous de retremper notre foi dans la résurrection. Ceux que nous aimons sont vivants auprès de Dieu. L'immense Eglise des morts et des vivants prie ensemble. Il n'y a pas, quelque soient les apparences, si difficiles puissent être le deuil et le sentiment de la perte, si froide soit la pierre de la tombe, il n'y a plus de mur de la distance ni du temps. Alleluia !
                                                                       Frère Yves COMBEAU
     Article tiré du Bulletin ''Vivre l'Evangile à la télévision'' - octobre - novembre 2012 n° 172

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